PFAS : Un danger pour l’eau potable ?

Si ces composés chimiques éternels sont ingérés, ils peuvent nuire à la santé et causer des problèmes au foie ou à la thyroïde ou perturber le système hormonal et les fonctions reproductrices ¹. Ils augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, affaiblissent le système immunitaire et causent une moins bonne réponse à la vaccination ².

Au Québec, aucune norme ou règlementation ne vient encadrer les PFAS. Toutefois, Santé Canada a établi un objectif sur les PFAS dans l’eau potable à l’aide d’une consultation publique en 2024. Une proposition d’un objectif provisoire de 30 nanogrammes par litre pour une somme de 25 PFAS, dans le but de réduire l’exposition à ces substances chimiques ⁴, est proposée. Le MELCCFP (Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs) fait un suivi depuis 2007 et a mis en place des règles pour encadrer les activités humaines pouvant rejeter des PFAS dans l’environnement ³.

Ailleurs dans le monde, quelques lois sont mises en place. Aux États-Unis, l’EPA (Agence de Protection de l’Environnement) a établi des normes de concentrations maximales dans l’eau potable de 0,02 ng/L et 0,004 ng/L pour les PFOS et PFOA respectivement ³. Ces deux derniers sont les deux substances les plus présentes et dangereuses ⁵. De son côté, l’Union européenne a planifié de règlementer la concentration en 2026 à 100 ng/L pour la somme de 20 composés ³.

Au Québec, les concentrations de PFAS dans l’eau potable sont encore faibles et non alarmantes. Ils s’y retrouvent lors du rejet d’eaux usées ou lors du ruissellement transportant des PFAS dans les eaux de surface et d’enfouissement ³. L’eau ne constitue pas la principale source de contamination pour l’humain ³. De plus, nous ne possédons aucune usine de fabrication de PFAS³. Le MELCCFP analyse une meilleure stratégie à adopter pour empêcher la contamination par ces substances. Selon une étude de l’Université de Montréal, seulement cinq municipalités québécoises ne respectent pas la nouvelle proposition d’objectif de Santé Canada ².

Plusieurs bonnes pratiques permettent d’adopter facilement des mesures afin de réduire les risques de contaminations aux PFAS. Quelques-unes d’entre elles sont de réduire la quantité de poussière, d’aérer la maison, ainsi que de limiter l’utilisation de produits contenants des PFAS ⁶. Ces derniers peuvent être vérifiés en lisant la liste d’ingrédients et en s’assurant que le produit ne contient pas le mot « fluoro » ou « perfluoro » ⁶. Des filtres de charbon actif peuvent être mis en place pour absorber les molécules de PFAS présents dans l’eau et doivent être remplacés régulièrement ¹. La gestion de l’approvisionnement de l’eau, la recherche des sources de contaminations ainsi que la recherche de sources d’eau de remplacement sont de bonnes solutions pour diminuer la concentration de PFAS dans l’eau potable ⁶. Finalement, on doit se rappeler que l’eau potable au Québec est de très bonne qualité et qu’on y effectue un suivi constant afin d’assurer la santé de tous !